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Glyphosate : Un débat politique plus qu’un enjeu agricole ?

Le glyphosate est devenu un sujet central dans le débat public, mais ce n’est pas tant son usage agricole qui fait parler de lui que son instrumentalisation politique. Notre étude "Glyphosate, un fond de commerce politique ?" publiée en juillet 2019 met en lumière un écosystème d’influence polarisé où la question du glyphosate est moins scientifique qu’idéologique.

Un écosystème d’opinion fortement politisé

L’analyse des discussions autour du glyphosate sur les réseaux sociaux montre une cartographie où les acteurs de l’opposition politique prennent largement le dessus sur les acteurs agricoles et scientifiques.

Les principaux groupes impliqués :

  • Patriotes et opposition politique : Ils sont les plus actifs avec une forte mobilisation contre le glyphosate.
  • Médias et personnalités publiques : Ils relaient principalement des sujets liés aux risques sanitaires et aux interdictions potentielles.
  • Environnementalistes : Ils s’alignent souvent sur la critique des pesticides et du lobbying industriel.
  • Gouvernement et institutions : Ils sont les principales cibles des attaques, malgré leur engagement à réguler le glyphosate.
  • Agriculteurs : Ils sont en retrait du débat médiatique bien qu’ils soient les premiers concernés.

L’étude révèle ainsi un déséquilibre flagrant dans la communication autour du glyphosate. La voix des agriculteurs et des scientifiques est largement noyée dans un flot de discours militants et médiatiques.

Un glyphosate instrumentalisé par le débat politique

L’étude analyse les conversations en ligne et leur évolution dans le temps. Trois constats majeurs émergent :

Une polarisation autour de la réglementation

63 % des discussions autour du glyphosate concernent des questions politiques, notamment sur la réglementation et la responsabilité des décideurs publics.

  • La majorité des interventions provient des partis de gauche (France Insoumise, EELV, PS, Génération).
  • La droite politique est quasi absente du débat.
  • Emmanuel Macron et le gouvernement sont les principales cibles des critiques (73 % des attaques).

Une médiatisation centrée sur la controverse

Les thématiques dominantes dans les médias sont la santé (33 %), l’interdiction du glyphosate (39,7 %), et le lobbying (26,8 %).

  • Les articles sur les risques sanitaires et les procès contre Monsanto sont les plus relayés.
  • L’émission Envoyé Spécial a été un catalyseur du débat en 2018, créant une vague de discussions autour des dangers du glyphosate.
  • Les journalistes adoptent des positions contrastées : certains défendent le glyphosate (Woessner, Ducros), tandis que d’autres le critiquent sévèrement (Foucart, Waleck, Lucet).

Une voix agricole peu audible

Les agriculteurs sont pourtant très actifs :

  • Ils représentent 6 % des auteurs de contenus mais génèrent 20 % du volume de discussions.
  • La moitié de leurs publications défendent l’utilisation du glyphosate.
  • Leur message est peu entendu, car le débat est dominé par des arguments politiques et militants.

Quelle suite pour le débat sur le glyphosate ?

L’étude met en évidence une fracture entre deux camps :

  • D’un côté, les militants écologistes et politiques qui dénoncent les risques et appellent à l’interdiction immédiate.
  • De l’autre, les agriculteurs et une partie des scientifiques qui défendent l’utilité du glyphosate tout en demandant un débat basé sur des preuves et des alternatives viables.

Le glyphosate semble être devenu un prétexte politique plus qu’un véritable enjeu de santé publique ou agricole. Son avenir dépendra moins des preuves scientifiques que des pressions politiques et médiatiques.

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