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Étude de la sphère du lobbying

Lobbying
Acteurs clés de l’influence sociétale, les ONG attendent des dirigeants qu’ils incarnent une parole sincère et impactante. Quels leviers activer pour en faire des alliés plutôt que des adversaires ?

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Après avoir étudié les 3 premières sphères lors de précédentes études, notre 4ème étude se concentre sur le lobbying et la société civile, avec un regard particulier sur la structuration des acteurs, leurs dynamiques d’influence et leur rapport à la société civile.

1. Définition et périmètre du lobbying

La Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique (HATVP) définit les représentants d’intérêts comme l’ensemble des organisations et individus cherchant à influencer la décision publique. Dans notre étude, cela recouvre :

  • les cabinets de conseil en affaires publiques, avocats et agences de communication,
  • les associations représentatives (syndicats, ordres professionnels, fédérations),
  • les acteurs publics (collectivités, agences nationales comme l’ADEME ou Santé Publique France),
  • les entreprises et fédérations professionnelles,
  • les ONG et associations de la société civile.

L’analyse repose sur un panel de 3 800 organisations suivies via notre plateforme de veille institutionnelle Follaw.sv.

2. Structuration de l’écosystème

La cartographie des interactions révèle plusieurs communautés dominantes :

  • Institutions de pouvoir (françaises, européennes, internationales), très présentes sur X et LinkedIn.
  • Gouvernement et responsables politiques nationaux, occupant une position centrale dans l’écosystème.
  • Personnalités politiques et économiques progressistes, souvent challengers du système établi.
  • Agriculture et agroalimentaire, secteur historiquement mobilisé et bien structuré.
  • Communauté médiatique et ONG de gauche/écologistes, très actives et influentes, notamment sur les enjeux sociaux et environnementaux.

À l’inverse, certains secteurs très réglementés (transport, santé, numérique, défense, logement) apparaissent peu structurés et fortement dépendants des institutions.

3. Inégalités sectorielles

L’étude met en évidence des déséquilibres dans la structuration sectorielle :

  • L’agriculture et la FNSEA sont de véritables têtes de pont.
  • Le MEDEF occupe une place importante, mais son spectre trop large limite son efficacité sectorielle.
  • Les think tanks restent discrets (seul l’Institut Montaigne apparaît dans le top 15).
  • Santé et logement montrent des tentatives d’autonomie, mais restent absorbés par les institutions.

Ce manque de coordination empêche de nombreux secteurs de peser collectivement face au pouvoir politique.

4. Plateformes et pratiques numériques

La présence des lobbys varie fortement selon les réseaux :

  • X (Twitter) : plateforme incontournable (61 % de présence).
  • LinkedIn : central pour les sphères économiques et progressistes (26 % de présence).
  • Meta/Facebook : forte mobilisation de la gauche et du monde agricole.
  • TikTok : terrain émergent, dominé par les ONG.
  • Threads et Bluesky : marginales et sans impact notable.

Focus TikTok

TikTok constitue une nouvelle frontière du lobbying.

  • Les ONG s’y distinguent par une stratégie efficace de sensibilisation du grand public, avec des formats adaptés aux codes de la plateforme.
  • Les acteurs traditionnels (entreprises, institutions) échouent encore à mobiliser via ce canal, faute de maîtrise culturelle et stratégique.

On observe donc une fracture nette entre :

  • un lobbying institutionnel, tourné vers les pouvoirs publics ;
  • un lobbying citoyen, incarné par les ONG, cherchant à mobiliser directement la société civile.

5. Positionnement des dirigeants et entreprises

L’application de notre Social Impact Score au sein de la sphère du lobbying révèle :

  • Les dirigeants du SBF120 sont très peu suivis : le meilleur score atteint seulement 10/100 (soit la 1 497ᵉ place).
  • Les entreprises obtiennent de meilleurs résultats que leurs PDG, mais souvent parce qu’il s’agit de médias.
  • Les figures pourtant engagées (Emmanuel Faber, Alexandra Palt, Danone) ne parviennent pas à émerger.
  • Deux exceptions notables :
    • EDF, influent grâce à son rôle stratégique sur l’énergie et le nucléaire.
    • Dominique Schelcher (Système U), très bien connecté au monde agricole.

Globalement, les dirigeants et entreprises peinent à trouver un canal d’expression audible dans l’écosystème du lobbying.

6. Enseignements clés

  1. TikTok : une nouvelle terre de conquête : Avec des enjeux de veille, d’appel à l’action et de discours. Les enjeux auprès du grand public y sont très nombreux.
  2. Des lobbies aux coalitions fragiles : Leurs interconnexions ne révèlent pas une structuration solide. Ils ne sont pas aujourd’hui organisés pour répondre à des enjeux court terme. À force de courir d’un sujet à l’autre sans construire d’actifs à long terme, ils ne prennent pas le temps de se déployer comme de véritables réseaux militants.
  3. Un prisme parisien exacerbé : Jamais, dans nos autres études, nous n’avions observé un écosystème aussi parisiano-centré.
  4. Bluesky et Threads en retrait : Ces plateformes sont très loin d’égaler X lorsqu’il s’agit de connecter avec la société civile.
  5. La prime à l’ancien ministre : Être ex-ministre reste un atout, aussi bien en termes d’influence dans le privé que dans les ONG.
  6. L’absence des dirigeants : Aucun dirigeant n’a réussi à capter les audiences de la société civile. Cela dit, en ont-ils l’ambition, le besoin et est-ce réellement possible ? Les conditions ne semblent pas réunies pour l’instant.

Conclusion

L’écosystème du lobbying français apparaît à la fois fragmenté et inégalement structuré.
Les ONG se démarquent par une capacité d’innovation et de mobilisation, notamment sur TikTok, tandis que les entreprises et fédérations professionnelles restent cantonnées à des pratiques classiques, centrées sur l’institutionnel.

Dans ce contexte, les organisations qui sauront :

  • former des coalitions solides,
  • maîtriser les nouveaux codes numériques,
  • intégrer la société civile dans leurs stratégies,

seront celles qui pèseront le plus dans l’évolution des rapports de force politiques et sociétaux des prochaines années.

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